Coutumes et fêtes populaires : entre traditions et modernité
À la croisée de la Normandie et du Pays d’Auge, Quillebeuf a longtemps été le théâtre de rassemblements où l’oralité dominait. On y célébrait notamment les moissons tardives et la Saint-Fiacre, patron des jardiniers, lors d’un marché qui drainait habitants du marais et des fermes alentours.
Foires et marchés à l’ancienne
- La Foire de la Saint-Martin : Grande date agricole, elle donnait lieu à des joutes oratoires, des contes sous la halle (détruite puis reconstruite au XIX siècle). On s’y défiait à coups de proverbes et d’énigmes – “pas plus têtu qu’un gars de Quillebeuf sous le vent d’ouest !”
- Les “veillées du bac” : À la mauvaise saison, avant la généralisation du ferry motorisé (début XX siècle), les habitants attendaient la traversée autour d’un feu. Chacun racontait histoires de mermaids, récits cocasses ou souvenirs de mauvais coups du fleuve, souvent avec humour et autodérision. Une tradition typique du port, disparue avec l’évolution des modes de transport.
Parlers et expressions locales
Certaines expressions nées sur les quais ou dans les estaminets percent encore dans la bouche des anciens :
- “Aller à la Quillebeufaise” : partir sans prévenir, en référence aux navires quittant le port à la faveur d’un brouillard matinal.
- “Avoir la veine de Quillebeuf” : bénéficier d’un coup de chance inespéré, comme lors de la pêche miraculeuse en 1897, restée fameuse dans les annales locales.
L’oralité normande s’incarne également dans la richesse du patois régional, dont on trouve encore traces dans les surnoms et toponymes – l’îlot du “Moulin Perdu”, le “Trou des Ânes”, ou encore le “Pont de la Corderie”.