La Seine, source d’ingéniosité et de métiers
La présence de la navigation fluviale a créé tout un tissu de métiers et d’activités qui ont laissé leur trace dans l’aménagement local. Il ne s’agit pas uniquement d’accoster ou de passer d’une rive à l’autre :
De véritables « villages flottants » ont parfois animé les quais, que ce soit les chantiers de construction navale, les ateliers de voilerie ou d’entretien, les tavernes où se retrouvaient mariniers et pêcheurs.
Au plus fort de l’activité, au XIX siècle, Quillebeuf – alors surnommé « le Petit Rouen » – pouvait accueillir plusieurs dizaines de bateaux en simultané. Le recensement de 1825 comptabilise 275 mariniers installés dans la commune, pour une population totale d’environ 2300 habitants (Gallica - BnF).
Des ports en transition
Si la vapeur et la révolution ferroviaire ont transformé, à partir de la fin du XIX siècle, les logiques d’échanges et d’aménagements, la Seine continue de dicter sa loi. Les péniches sont devenues plus volumineuses, les berges ont été renforcées, les quais surélevés après les grandes crues pour protéger villages et infrastructures.
Chaque restructuration du réseau fluvial – en particulier après la création du port autonome de Rouen en 1927 – a reconfiguré l’aménagement des fronts de Seine. À Quillebeuf, mais aussi à Pont-de-l’Arche, Vernon et jusqu’à Honfleur, on a vu apparaître des silos, de nouveaux hangars, des grues métalliques et des entrepôts – la discrétion des lieux recelant souvent des traces de cette effervescence.