Une expérience pas comme les autres
Monter à bord du bac, c’est déjà voyager. À peine les amarres larguées, on profite d’une vue imprenable sur l’estuaire. Les cheminées de Port-Jérôme d’un côté, la ligne des toits de Quillebeuf de l’autre, l’air chargé d’embruns… Les hérons sont souvent au rendez-vous, de même que les martins-pêcheurs, filant au ras de l’eau.
Petite curiosité locale : lors du passage de très grands convois fluviaux, le bac attend sur sa cale, le temps de laisser filer ces mastodontes de 135 mètres à conteneurs. Les discussions entre bateliers au VHF plongent alors le visiteur dans une ambiance digne du grand port maritime du Havre, à quelques encablures.
Rencontres à bord
- Les chauffeurs de camions citernes, venus de toute l’Europe, côtoient les écoliers du matin avec leurs cartables fluo ;
- Les randonneurs du GR2, ravis de retomber en enfance, guettent la rive les cheveux au vent ;
- Le capitaine, figure incontournable (souvent Quillebois d’origine), partage parfois une anecdote, sur le débit de la Seine ou la mémoire des tempêtes.
Certains usagers fidèles, appelés localement les « passants du bac », racontent volontiers leur souvenir d’hiver, quand « on traversait la brume, et qu’on n’apercevait la terre qu’au dernier moment ». Le bac, pour eux, c’est aussi un repère dans la vie quotidienne.